Remplacement des F-5 suisses
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Jeannot- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par Jeannot Jeu 16 Fév 2012, 16:38
La Suisse pourrait ouvrir la porte à des propositions face à l'accord sur le Gripen
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Switzerland wouldSwitzerland open to offers on Gripen jet deal
consider alternatives to the 22 Gripen jets it has agreed to buy from Saab to replace older warplanes, its defence minister said on Tuesday.
Flanked by his military chiefs of staff, Ueli Maurer told a news conference the government would be ready to look at any serious rival bids.
Maurer has come under pressure to justify the choice of plane after a Swiss newspaper published extracts of two secret test reports showing the Gripen fared worse than originally thought in tests against rivals.
Test reports published by the SonntagsZeitung suggested the Gripen did not "meet minimum expected capabilities" to carry out air policing missions.
Maurer on Tuesday described the Gripen as "satisfactory" according to a grading-scale used throughout the whole evaluation process.
Switzerland has wrangled for three years over how to replace its aged Northrop F-5E/F Tiger fighters, purchased in 1976 and 1981. In November the government opted to buy 22 JAS-39 Gripens for a price tag of 3.1 billion Swiss francs ($3.4 bln).
Maurer said at the time that Saab's offer was considerably cheaper than rivals the Rafale built by France's Dassault Aviation and EADS's Anglo-German-Italian Eurofighter Typhoon.
"The cabinet chose the Gripen because it fulfilled the technical requirements...and was the most cost-efficient plane and the only plane that could be financed under the available budget," Maurer said on Tuesday.
Even aside from wrangling over the supplier, the purchase of fighter jets is contentious as the government will have to cut back on education and agricultural spending to fund the order.
According to recent newspaper reports, Dassault put forward a counter offer to supply Switzerland with 18 Rafale jets for 2.7 billion Swiss francs instead of an original demand of 4 billion francs for 22 jets.
Maurer said on Tuesday the government had not received any formal counter offers. "We've asked the French to give us a really concrete offer," he said. "If we really do get a lower offer, we'd be able to look at it."
Since the Swiss cabinet's decision, Dassault's Rafale has emerged as the preferred bidder to supply India. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] is also likely to chose the Rafale, government sources told Reuters.
The Swiss government will present parliament with a purchase order by June, which will be considered by the security commissions of both the upper and lower houses. The final decision on the jets is expected by the end of 2012.
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Jeannot- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par SEVRIEN Ven 17 Fév 2012, 01:35
Merci, Jeannot.
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Info' ou Intox ? La question demeure en l'état.
Il y a une question qui reste ouverte :
Les tests d'évaluation (première évaluation, .... non engageante) étaient mieux réussis par le Rafale et le Typhoon, ...... mais ces deux avions s'annonçaient déjà comme bien plus chers que le Gripen, ... l'excédent de prix étant trop important, et injustifié aux yeux des Autorités suisses !
C'est une affaire de budget, ... d'argent ! C'est l'argent !
--------------------
Les documents 'publiés' ici n'impressionnent pas plus que ça, quand on connaît les va-et-vient politiques et autres entre le pays acquéreur dans ce genre de contexte.
Une chose est certaine. L'aspect financier était plus important qu'on ne croyait (ou aurait pu imaginer ? ).
Répétition délibérée : 'C'est l'argent' !
---------------------
La publication de ces documents est gênante. Les évaluations, même s'ils sont 'obsolètes' aujourd'hui (cela est certain), le Gripen a très certainement comblé déjà une très grande partie du retard (sur les Rafale et Typhoon).
Et La Susisse n'a pas besoin de s'inquiéter des éventuals dépassements de coûts chez SAAB sur ce projet !
De toutes façons, SAAB a gagné d'autres concours, et les travaux à faire, pour le mise au point pour remplir ces contrats; l'aident à absorber les coûts de mise au point dans le cadre du Cahier des Charges suisse, et de ses spécifications. SAAB sait compter et travailler.
Mais, puisque la situation est devenue gênante, en ce qui concerne le choix final, sans que ce qui précède dans cet écrit ait été expliqué publiquement (et mieux vaut éviter cela), certaines collusions, ... celles d'usage, nous dirait-on, .... ont été montées en faveur de DASSAULT, pour forcer une réouverture du concours.
DASSAULT a été invité à introduire une requête gracieuse (et selon certaines sources de la presse écrite, ...d'hier,... aurait accepté de le faire).
-----------------
Mais, comme je l'ai déjà écrit sous d'autres topics, .... il ne saurait y avoir aucune faveur, donc, exclusivement au bénéfice de DASSAULT.
Si la Suisse entre dans une opération (ou l'apparence d'une opération) de réouverture de l'Appel d'Offres / de Proposition (ou, plutôt, ... de l'annulation du premier concours, et de l'ouverture d'un deuxième concours) les règles veulent que le dossier soit remis à plat, .... avec un retour 'à la case départ, ... moins une'.
Cela signifie que la Suisse devra se déclarer prête à recevoir toutes les propositions 'valables'. Le Rafale et le Typhoon pourront reformuler leurs propositions d'origine. Mais les Américains, aussi ! Et (pourquoi pas?), ... les Russes aussi.
D'ailleurs, selon l'article de Reuters, ou un de ses articles récents, c'est exactement ce que les Autorités suisses seraient en train de s'apprêter à faire ! Je cite les parties pertinentes de votre message, Jeannot :
Ceci obligerait, normalement, la répétition de tout le processus ! Il y en a qui ne peuvent vraiment pas fermer leur clapet !
Mais les indiscrétions ridicules ci-dessus compromettent le bon déroulement du processus ! C'est à se demander si tout cela n'est rien d'autre que de la mise en scène, destinée à permettre aux Autorités suisses de simuler une deuxième boucle complète, valant procédure et processus complets, dans le but d'obtenir le meilleur prix possible, et en maintenant la sélection de SAAB et de son Gripen (voir ci-après ).
Il faut regarder froidement la situation. Dans le cadre d'un "re-run" du "tender", ..... les critères techniques resteront les mêmes !
Ils ne peuvent pas bouger !
]Il n'y a que le prix qui puisse bouger (oh, bien sûr, avec un peur plus de 'sauce' et quelques "sweeteners" / 'douceurs', pour rendre le package encore plus 'sexy' pour l'acquéreur !
C'est une farce !
Mais les Rafale & Typhoon ont intérêt à saisir l'occasion pour emporter l'affaire, tout en sachant que leur maison respective va y laisser beaucoup de plumes ! Bien entendu, si les parties prenantes veulent privilégier l'emploi, la part de marché, la référence et le prestige, .... le boulevard est grand ouvert pour les pertes de rêve !
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Info' ou Intox ? La question demeure en l'état.
Il y a une question qui reste ouverte :
- Puisque les documents étudiés remontent à 2008, que les documents de l'évaluation elle-même remontent à 2008 / 2009, ..... qu'en était-il au moment de l'octroi de l'affaire ?
- SAAB n'ait rien fait sur le GRIPEN entre novembre 2009 et octobre / novembre 2011 ;
- et les choses réalisées pendant cette période n'aient pas été communiquées "aux Autorités" suisses (chez DASSAULT -- ou le consortium Eurofighter / Typhoon-- non plus, d'ailleurs, ..... parce que ces acteurs ne restent pas les bras croisés).
Les tests d'évaluation (première évaluation, .... non engageante) étaient mieux réussis par le Rafale et le Typhoon, ...... mais ces deux avions s'annonçaient déjà comme bien plus chers que le Gripen, ... l'excédent de prix étant trop important, et injustifié aux yeux des Autorités suisses !
C'est une affaire de budget, ... d'argent ! C'est l'argent !
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Les documents 'publiés' ici n'impressionnent pas plus que ça, quand on connaît les va-et-vient politiques et autres entre le pays acquéreur dans ce genre de contexte.
Une chose est certaine. L'aspect financier était plus important qu'on ne croyait (ou aurait pu imaginer ? ).
Répétition délibérée : 'C'est l'argent' !
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La publication de ces documents est gênante. Les évaluations, même s'ils sont 'obsolètes' aujourd'hui (cela est certain), le Gripen a très certainement comblé déjà une très grande partie du retard (sur les Rafale et Typhoon).
Et La Susisse n'a pas besoin de s'inquiéter des éventuals dépassements de coûts chez SAAB sur ce projet !
De toutes façons, SAAB a gagné d'autres concours, et les travaux à faire, pour le mise au point pour remplir ces contrats; l'aident à absorber les coûts de mise au point dans le cadre du Cahier des Charges suisse, et de ses spécifications. SAAB sait compter et travailler.
Mais, puisque la situation est devenue gênante, en ce qui concerne le choix final, sans que ce qui précède dans cet écrit ait été expliqué publiquement (et mieux vaut éviter cela), certaines collusions, ... celles d'usage, nous dirait-on, .... ont été montées en faveur de DASSAULT, pour forcer une réouverture du concours.
DASSAULT a été invité à introduire une requête gracieuse (et selon certaines sources de la presse écrite, ...d'hier,... aurait accepté de le faire).
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Mais, comme je l'ai déjà écrit sous d'autres topics, .... il ne saurait y avoir aucune faveur, donc, exclusivement au bénéfice de DASSAULT.
Si la Suisse entre dans une opération (ou l'apparence d'une opération) de réouverture de l'Appel d'Offres / de Proposition (ou, plutôt, ... de l'annulation du premier concours, et de l'ouverture d'un deuxième concours) les règles veulent que le dossier soit remis à plat, .... avec un retour 'à la case départ, ... moins une'.
Cela signifie que la Suisse devra se déclarer prête à recevoir toutes les propositions 'valables'. Le Rafale et le Typhoon pourront reformuler leurs propositions d'origine. Mais les Américains, aussi ! Et (pourquoi pas?), ... les Russes aussi.
D'ailleurs, selon l'article de Reuters, ou un de ses articles récents, c'est exactement ce que les Autorités suisses seraient en train de s'apprêter à faire ! Je cite les parties pertinentes de votre message, Jeannot :
Jeannot a écrit:La Suisse pourrait ouvrir la porte à des propositions face à l'accord sur le Gripen
Switzerland would be open to offers on Gripen jet deal
Ce n'est pas très important, mais il aurait été dir, aussi, qu'il faudrait que ces propositions émanent ostensiblement d'Etats (pays) pour être valables. Cela signifie que les Cies. ou Groupes d'armements aient obtenu la "clearance" / 'autorisation' appropriée du Gouvernelent de son pays, pour éviter tout blocage dans le déroulement du concours.Switzerland would consider alternatives to the 22 Gripen jets it has agreed to buy from Saab to replace older warplanes, its defence minister said on Tuesday.
Flanked by his military chiefs of staff, Ueli Maurer told a news conference the government would be ready to look at any serious rival bids.........
Quelle ânerie ! Le seul fait que ceci ait été publié est déjà un acte de non-respect des règles des "International Tenders" !...Maurer on Tuesday described the Gripen as "satisfactory" according to a grading-scale used throughout the whole evaluation process.
Switzerland has wrangled for three years over how to replace its aged Northrop F-5E/F Tiger fighters, purchased in 1976 and 1981. In November (Sevrien : 2011) the government opted to buy 22 JAS-39 Gripens for a price tag of 3.1 billion Swiss francs ($3.4 bln).
Maurer said at the time that Saab's offer was considerably cheaper than rivals the Rafale built by France's Dassault Aviation and EADS's Anglo-German-Italian Eurofighter Typhoon.
"The cabinet chose the Gripen because it fulfilled the technical requirements...and was the most cost-efficient plane and the only plane that could be financed under the available budget," Maurer said on Tuesday.......
According to recent newspaper reports, Dassault put forward a counter offer to supply Switzerland with 18 Rafale jets for 2.7 billion Swiss francs instead of an original demand of 4 billion francs for 22 jets.........
Ceci obligerait, normalement, la répétition de tout le processus ! Il y en a qui ne peuvent vraiment pas fermer leur clapet !
OK !Maurer said on Tuesday the government had not received any formal counter offers. "We've asked the French to give us a really concrete offer," he said. "If we really do get a lower offer, we'd be able to look at it."
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The Swiss government will present parliament with a purchase order by June, which will be considered by the security commissions of both the upper and lower houses. The final decision on the jets is expected by the end of 2012.
Mais les indiscrétions ridicules ci-dessus compromettent le bon déroulement du processus ! C'est à se demander si tout cela n'est rien d'autre que de la mise en scène, destinée à permettre aux Autorités suisses de simuler une deuxième boucle complète, valant procédure et processus complets, dans le but d'obtenir le meilleur prix possible, et en maintenant la sélection de SAAB et de son Gripen (voir ci-après ).
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Il faut regarder froidement la situation. Dans le cadre d'un "re-run" du "tender", ..... les critères techniques resteront les mêmes !
Ils ne peuvent pas bouger !
]Il n'y a que le prix qui puisse bouger (oh, bien sûr, avec un peur plus de 'sauce' et quelques "sweeteners" / 'douceurs', pour rendre le package encore plus 'sexy' pour l'acquéreur !
C'est une farce !
Mais les Rafale & Typhoon ont intérêt à saisir l'occasion pour emporter l'affaire, tout en sachant que leur maison respective va y laisser beaucoup de plumes ! Bien entendu, si les parties prenantes veulent privilégier l'emploi, la part de marché, la référence et le prestige, .... le boulevard est grand ouvert pour les pertes de rêve !
SEVRIEN- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par SEVRIEN Ven 17 Fév 2012, 01:47
Additif.
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Pour l'essentiel, il s'agira d'une affaire d'argent !
C'est l'argent, ... le nerf de la guerre ! Et réciproquement !
Il y a de fortes chances pour que nous assistions à un spectacle de "low-balling" à go-go !
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Pour l'essentiel, il s'agira d'une affaire d'argent !
C'est l'argent, ... le nerf de la guerre ! Et réciproquement !
Il y a de fortes chances pour que nous assistions à un spectacle de "low-balling" à go-go !
SEVRIEN- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par Jeannot Ven 17 Fév 2012, 11:52
Il est évident que dans la période actuelle, l’aspect financier a très certainement un rôle très important. Mais si la confédération helvétique, devant les « erreurs » constatées souhaite donner l’opportunité aux compétiteurs de refaire une proposition elle peut le faire. Dès lors, si l’un ou l’autre des ces compétiteurs veut re-soumissionner il le fera très certainement.
C'est juste mon humble avis.
C'est juste mon humble avis.
Jeannot- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par SEVRIEN Ven 17 Fév 2012, 12:39
Merci, Jeannot !
Il y aura des intéressés. Mais ils connaissent la donne ! Mon propos est que : après tout ce tam-tam, la Suisse ne fera pas de cadeau à qui que ce soit !Jeannot a écrit:Il est évident que dans la période actuelle, l’aspect financier a très certainement un rôle très important. Mais si la confédération helvétique, devant les « erreurs » constatées souhaite donner l’opportunité aux compétiteurs de refaire une proposition elle peut le faire. Dès lors, si l’un ou l’autre des ces compétiteurs veut re-soumissionner il le fera très certainement.
C'est juste mon humble avis.
SEVRIEN- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par Jeannot Dim 19 Fév 2012, 18:37
Suisse : comment le Rafale a été écarté au profit du Gripen
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N'oublions pas le dicton "You get what you paud for"Suisse : comment le Rafale a été écarté au profit du Gripen
Les lobbies aéronautique et militaire ont agi en coulisses pour imposer, via le parlement, l'achat d'un nouvel avion de combat. Tous voulaient le Rafale! Se jouant des pressions, Ueli Maurer a fini par décevoir ses amis. Enquête du quotidien Le Temps sur les manœuvres qui ont forgé le choix politique et financier de l'avion suédois.
Ce 9 mars 2011, lorsque Bruno Zuppiger monte à la tribune du Conseil national, il est au fait de son influence sur la droite du parlement. Président de l’USAM, l’union des petites et moyennes entreprises, il est l’un des spécialistes de la finance les plus écoutés. Il est aussi voisin et ami du conseiller fédéral Ueli Maurer, à Hinwil, dans l’Oberland zurichois. «Hinwil connection», disent déjà les médias de la région. Le chef de l’armée, André Blattmann, y a passé son enfance, et le milliardaire Walter Reist, un industriel qui a fondé le Forum de Lilienberg, au bord du lac de Constance, y a élu domicile. Son forum est le lieu où se nouent les décisions importantes entre économie et politique.
Personne ne se doute encore que, neuf mois plus tard, désigné candidat de l’UDC au Conseil fédéral, Bruno Zuppiger s’effondrera lamentablement pour une accusation de détournement d’héritage.
Cet après-midi gris de mars, c’est lui qui mène l’offensive de la majorité de droite au parlement. Il défend une motion de la commission de politique de sécurité en faveur de l’avion de combat: «Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas de ces parlementaires qui jettent l’argent par les fenêtres. Ce que je viens vous demander, c’est pourtant d’augmenter le plafond des dépenses de l’armée pour permettre l’acquisition de nouveaux avions de combat durant la législature 2012-2015.»
Le réalisme financier du ministre de la Défense
Bruno Zuppiger ne manque pas d’estomac. Six mois plus tôt, le 25 août 2010, son ami et voisin, le ministre de la Défense Ueli Maurer, a lui-même proposé au Conseil fédéral de suspendre jusqu’en 2015 les opérations de remplacement de vieux F-5 Tiger, faute de moyens financiers. Quatre ans de préparatifs, d’évaluations, d’organisation des affaires de compensation avec les industriels tombaient ainsi à l’eau. Avec 4,4 milliards de francs à son budget annuel, le Département de la défense aurait dû renoncer durant huit ans à toute autre acquisition pour financer l’achat des jets, s’était justifié le conseiller fédéral. D’ailleurs, ajoutait Ueli Maurer, cette décision «ne remet pas en question la sécurité de la Suisse dans la troisième dimension». Il soulignait: «Les 33 FA/18 suffisent pour remplir les tâches de police aérienne.»
Devant autant d’empressement pour la protection de l’espace aérien suisse, ce 9 mars 2011, Ueli Maurer devrait être ravi. Mais, au risque de se contredire une fois de plus, il lui faut, «au nom du réalisme financier», s’opposer à la motion défendue par son voisin, ami et compagnon de parti Bruno Zuppiger. Pas de miracle: le frein constitutionnel aux dépenses impose des règles strictes. Une augmentation du plafond budgétaire de la Défense devrait aussitôt être compensée par des économies dans les départements de ses collègues du Conseil fédéral. Ueli Maurer est aussi sous la pression des Forces terrestres. Moins d’un tiers des bataillons est convenablement équipé. La troupe refuse d’être sacrifiée pour l’aviation. Et la troupe, c’est 80% de l’armée.
Le lobby militaire tient son avion, mais ce n'est pas le bon
Monumentale surprise! Ce fameux 9 mars 2011, la motion Zuppiger est acceptée par 95 voix contre 69. Plus rien ne peut empêcher le feu vert des Chambres fédérales à l’achat des nouveaux avions de combat. La décision sera prise en automne, après pas mal de navettes parlementaires. Résigné, le Conseil fédéral communiquera fin novembre son choix pour le Gripen. Pour le lobby militaire, qui a travaillé loin des caméras avec une redoutable efficacité, c’est un coup de théâtre. Il tient son avion de combat, mais pas le bon. Pas celui pour lequel il a manœuvré. Consternation!
Flash-back, été 2010. Dès le lendemain de la décision du Conseil fédéral de reporter de plusieurs années l’acquisition de deux nouvelles escadrilles, soit 22 appareils, les bureaux des lobbyistes ont lancé la contre-offensive. Spécialistes de la métallurgie, de la mécanique, de l’électronique refusent de voir filer sous leurs yeux un marché compensatoire de 3 à 4 milliards, dont 45% doivent être confiés à des entreprises de Suisse romande. Dassault pour le Rafale, le consortium européen [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour l’Eurofighter et Saab pour le Gripen ont déjà anticipé le contrat avec d’intéressantes promesses de collaboration mais surtout des transferts de technologies dans le traitement des métaux, l’optique, les machines-outils, la robotique. Quelque 300 entreprises suisses sont potentiellement concernées.
300 PME suisses en sous-traitance
Les PME se sont organisées de longue date en groupements d’intérêt, à l’instar du Groupe romand pour le matériel de défense. Elles ont même obtenu un bureau pour préparer les affaires compensatoires au sein d’armasuisse. Les trois avionneurs sont déçus mais ne vont pas lâcher si facilement le morceau.
Seulement huit jours après le renoncement du Conseil fédéral, la contre-offensive est déclenchée. Plusieurs groupes sont à la manœuvre. Le plus influent s’est assuré les services de l’agence de relations publiques Farner; c’est Dassault qui lui a confié les intérêts du Rafale. Son bras armé au Conseil des Etats, le démocrate-chrétien schwyzois Bruno Frick, est un ancien vice-président de la commission de politique de sécurité. Très proche aussi, l’ex-conseiller national lucernois Pius Segmüller, ancien commandant de la Garde suisse pontificale. Farner a un accès au conseil consultatif de la Défense qui entoure Ueli Maurer par le biais de deux organisations que l’agence soutient: l’«Association pour la politique de sécurité et les sciences de la défense», dont Bruno Frick a été président, et la «Communauté de travail pour une armée de milice efficace».
Dans les commissions de politique de sécurité siègent des représentants de Suisse centrale, comme le conseiller aux Etats nidwaldien Paul Niederberger (PDC) ou l’Obwaldien Hans Hess (PLR). Entre radicaux et démocrates-chrétiens, on se livre dans ces cantons à une course au patriotisme pour rivaliser avec une UDC menaçante. C’est aussi le lieu d’implantation de l’industrie aéronautique. L’entreprise d’armement RUAG, à la recherche de contrats, menace justement de supprimer des dizaines d’emplois dans la région.
Un réseau tentaculaire
Le Valaisan Jean-René Fournier se bat pour les PME romandes. Dans l’entourage direct d’Ueli Maurer, on trouve le conseiller d’Etat nidwaldien Res Schmid (UDC), un ancien pilote d’essai d’armasuisse promu conseiller pour les affaires aéronautiques. Et au centre de toute la manœuvre, Bruno Zuppiger, appuyé par le forum économique de Lilienberg. La «Hinwil Connection»! C’est d’ailleurs dans les confortables locaux de Lilienberg que la commission de politique de sécurité ficellera, en août 2011, le financement assez particulier de l’achat des avions de combat. Le modèle retenu exclut la voie référendaire; la menace d’un refus populaire est ainsi écartée.
Avec un tel réseau tentaculaire, les lobbiess aéronautique et militaire n’auront guère de difficulté à faire adopter par la commission de politique de sécurité du Conseil national la fameuse motion qui relancera le processus d’acquisition des avions. C’est fait en novembre 2010, deux mois seulement après la reculade du Conseil fédéral. A ce moment précis, tous misent sur le Rafale.
Leur déception sera d’autant plus amère, un an plus tard. Le 30 novembre 2011, Ueli Maurer fait savoir que le Conseil fédéral a choisi le Gripen suédois. L’avion le plus mal noté par les Forces aériennes. Surtout celui qui pourrait laisser aux entreprises le moins de retombées en collaboration directe et en transfert de technologies. Sur les 3 milliards d’affaires compensatoires, les premières indications font état de 1,7 milliard pour RUAG, et une participation très réduite du nombre de PME concernées.
Pourquoi le Rafale a-t-il été écarté ?
Que s’est-il passé? Malgré ses réticences à acheter un système d’arme qui plombera durablement ses budgets pour réarmer et rechausser une armée de terre claudicante, Ueli Maurer n’a pas eu le choix. Il lui fallait absolument des résultats avant le renouvellement du Conseil fédéral de décembre 2011. Ses amis de l’UDC l’avaient prévenu: ils étaient prêts à le laisser tomber et à se retirer du Conseil fédéral s’il n’obtenait pas enfin quelque chose. «Si tu continues ainsi, le Groupe pour une Suisse sans armée pourra t’élire président d’honneur», avait ironisé son camarade de parti soleurois Roland Borer.
Depuis son élection en décembre 2008, Ueli Maurer, qui ne jure que par la milice, a toujours repoussé la décision sur le futur avion de combat. En octobre 2009, il a proposé au Conseil fédéral de renoncer à cet achat s’il n’obtenait pas une rallonge financière. Puis il a repoussé sa décision dans l’attente du rapport de politique de sécurité, puis celui sur l’adaptation de l’armée.
Le choix du Gripen s’est présenté dès l’été 2011 à Ueli Maurer comme la seule possibilité financière acceptable par l’opinion. C’est un excellent tacticien, il manœuvre à court terme, souvent avec succès. Il craint plus un refus du peuple que du parlement. Pius Segmüller s’en est rendu compte, un peu tard. En septembre dernier, il avouait au Temps que «avec un budget annuel de 5 milliards, l’armée doit renoncer à la haute technologie. Elle ne peut se permettre que le Gripen.»
Le Gripen, plus économique
A 3,1 milliards de francs pour 22 appareils, le prix de l’avion suédois est nettement inférieur à celui de ses concurrents. Mais, pour un budget militaire qui doit impérativement économiser 800 millions par an sur toutes les dépenses ordinaires, la vraie économie, à long terme, porte sur les dépenses de maintenance et le kérosène. Or, avec un seul réacteur au lieu de deux chez ses concurrents, le Gripen permet pratiquement de diviser les coûts par deux. Même si Dassault cassait les prix de son Rafale, la charge d’entretien continuerait à faire la différence. Pour Ueli Maurer, le Gripen a d’autres avantages. Il est produit par un pays neutre, il est adapté à des pilotes de milice.
Certes, en 2008, le commandant des Forces aériennes Markus Gygax jugeait le Gripen insatisfaisant en vol, notamment pour sa principale mission, celle de la police aérienne. Avec un seul réacteur, la version C/D du Gripen a besoin de nettement plus de temps que ses concurrents pour décoller et atteindre une altitude optimale. La capacité de ses réservoirs ne lui offre qu’une autonomie de vol réduite. Il lui manque un radar électronique à balayage de la dernière génération qui permet de distinguer les cibles de loin sans se faire repérer. Ces objections n’ont toutefois rien de décisif. Saab a proposé de remédier à ces défauts avec sa nouvelle version, le modèle E/F: réacteur plus puissant, emport accru de kérosène, nouveau radar dès 2016.
Les Forces aériennes ont bien tenté de résister. En 2009, elles jugeaient ces améliorations proposées sur le papier pour la version modernisée «insuffisantes au vu des risques technologiques». Dans le rapport de synthèse sur lequel le Conseil fédéral s’est basé, les critères de pondération ont été modifiés durant l’été 2011, permettant à la nouvelle version du Gripen d’atteindre les minima. Pourquoi, se demande aujourd’hui une sous-commission du Conseil national présidée par le pilote Thomas Hurter.
Parce que le choix d’Ueli Maurer était déjà fait. Depuis belle lurette.
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Jeannot- Membre
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Re: Remplacement des F-5 suisses
par BillMount Dim 26 Aoû 2012, 08:14
Le Matin reprend une info Der Sonntag selon laquelle la RFA a offert 22 à 33 Typhoon Tranche 1 d'occasion à la Suisse
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Bon, l'accord cadre entre Armasuisse et FXM est déjà signé. Mais il reste l'approbation du Parlement Suisse en 2013 !Selon Der Sonntag, la nouvelle offre du consortium EADS est flexible et se situe dans une fourchette de 22 à 33 appareils pour un montant compris entre 2,2 et 3,2 milliards de francs.
Ces Eurofighter viennent des stocks des forces aériennes allemandes et se trouvent apparemment en bon état, selon Der Sonntag. Ils font partie de la première tranche de ces appareils construite à partie de 2003 et engagée dans cinq pays.
Contrairement au Gripen suédois, qui n'existe que sur le papier, l'Eurofighter remplit sans réserve toutes les exigences posées par la Suisse.
C'est du moins ce qu'avait conclu la sous-commission compétente dans son rapport.
Avec 22 Eurofighter pour 2,2 milliards de francs, la Suisse peut remplacer ses 54 Tiger F-5 vieillissants.
Elle pourrait ensuite remplacer ses 33 F/A-18 par des Eurofighter de la troisième génération, relève le journal dominical alémanique.
Il rappelle que lors de l'évaluation, les avions d'occasion n'avaient pas été pris en compte.
L'offre d'EADS n'aurait pas encore été transmise par un canal officiel en vue de tenir compte des discussions en cours entre la Suisse et la Suède.
Accord signé
Cette annonce survient alors que la Suisse et la Suède viennent de signer un accord cadre sur l'achat de 22 avions de combat Gripen, malgré la controverse qui agite la classe politique dans les deux pays. C'est ce qu'a annoncé samedi à Berne le Département fédéral de la défense (DDPS).
Cet accord fait suite à la déclaration d'intention paraphée le 29 juin dernier à Meiringen (BE) par le ministre de la défense Ueli Maurer et son homologue suédoise Karin Enström.
"L'accord cadre est une convention entre la Suisse, représentée par armasuisse, et la Suède, représentée par l'agence gouvernementale FXM, fixant les détails de l'acquisition de l'appareil", a précisé le DDPS.
Détails attendus
"Dans le cas où la Suisse devait définitivement se prononcer pour l'acquisition du Gripen, les questions liées aux spécifications techniques, aux délais de livraison, au prix, au volume total de l'équipement et à l'infrastructure terrestre nécessaire à l'engagement et à l'instruction ont désormais été réglées", a prudemment ajouté le DDPS.
Il faudra attendre le 28 août prochain pour la publication d'informations détaillées par le conseiller fédéral Ueli Maurer.
C'est en septembre que le gouvernement suédois va présenter à son Parlement le message budgétaire portant sur l'acquisition de 40 à 60 Gripen.
BillMount- CLUB
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